ANTOINE. pro Me voilà réduit maintenant à envoyer d'humbles positions à ce jeune guerrier; il faut que je supplie, que je rampe dans tous les détours de la bassesse, moi qui gouvernais, en me jouant, la moitié de l'univers, qui créais et anéantissais à mon gré les fortunes de tant d'hommes! Vous saviez bien à quel point vous aviez asservi mon ame, et que mon épée, lâche esclave de ma passion, obéirait en tout à ses caprices. CLÉOPATRE. Oh! Pardonne, pardonne. ANTOINE. Ah! Ne pleure pas. Une seule de tes larmes vaut tout ce que j'ai jamais pu gagner ou perdre : donne-moi un Ah! Ce baiser m'a tout rendu. baiser. >> ANTONY. Now I must To the young man send humble treaties, dodge SCÈNE DIXIÈME. Camp de César, en Égypte. Antoine fait demander à César, par un envoyé, la liberté de vivre en Égypte, ou du moins simple citoyen d'Athènes. De son côté, Cléopâtre charge d'adresser pour messager elle une prière au vainqueur; elle ne réclame que l'héritage du trône pour ses enfants. le César rejette la demande d'Antoine, et, sans s'expliquer sur celle de la reine, il exige avant tout qu'elle livre son amant; il promet à ce prix de la traiter avec bonté. Il envoie vers elle un de ses affranchis, Thyréus, pour la détacher adroitement des intérêts d'Antoine. Antoine a reçu la réponse de César et veut lui envoyer un défi. Thyréus se présente à Cléopâtre, qui écoute toutes ses propositions, et s'empresse d'y consentir. Thyréus lui demande sa main à baiser; elle lui accorde cette faveur, en rappelant, avec un mélange d'orgueil et de coquetterie, que c'était là le délassement de César quand il se reposait de la conquête des empires. Antoine les surprend, et s'abandonne à une fureur qui serait tragique sans le ridicule de sa situation; il fait châtier Thyréus à coups de fouet et le renvoie à César, dont il affecte de braver la puissance. Sa colère n'éclate pas moins violemment contre Cléopâtre, dont les caresses ne tardent pas à le désarmer. Il se prépare à toutes les chances d'un nouveau combat. Énobarbus, qui voit son parti ruiné, songe à du côté du vainqueur. ACTE QUATRIÈME. SCÈNE PREMIÈRE. Camp de César, près d'Alexandrie. passer César a reçu le défi d'Antoine, et prend la résolution de le poursuivre sans relâche, tout en ayant l'air de plaindre sa chute. Antoine fait venir ses serviteurs pour les remercier de leur zèle; car il doit le lendemain livrer la bataille qui décidera de son sort. «< (4) Donne-moi ta main; tu m'as toujours fidellement servi, et toi aussi. et toi. . . et toi; vous m'avez tous bien servi, et vous avez eu des rois compagnons. pour (4) Give me thy hand, Thou hast been rightly honest; So hast thou; And thou, And thou, And thou, You have serv'd me well. Peut-être est-ce le dernier jour que vous serviez Antoine ; peut-être ne me reverrez-vous plus, ou ne reverrez-vous de moi qu'une ombre défigurée; peut-être demain vous servirez un autre maître. Mes regards s'attachent sur vous, comme ceux d'un homme qui fait ses derniers adieux. >> SCÈNE TROISIÈME. Devant le palais. Des soldats en sentinelle croient entendre de sinistres présages. SCÈNE QUATRIÈME. Le Palais. Antoine quitte Cléopâtre pour aller se mettre à la tête de ses troupes. Il apprend la désertion d'Énobarbus, et ordonne qu'on lui renvoie tout ce qui lui appartenait. And kings have been your fellows May be, it is the period of your duty : SCÈNE SIXIÈME.. Le camp de César. Énobarbus, témoin de la disgrâce que trouvent pour tout accueil auprès de César ceux qui ont trahi Antoine, commence à éprouver des remords, qui s'augmentent, lorsqu'un soldat vient lui apprendre la générosité d'Antoine envers lui. SCÈNE SEPTIÈME. Le champ de bataille. La victoire penche du côté d'Antoine, qui se met vivement à la poursuite de l'ennemi. SCÈNE HUITIÈME. Sous les murs d'Alexandrie. Antoine revient en triomphateur, et est accueilli marques de joie de Cléopâtre. par les SCÈNE NEUVIÈME. Le camp de César. Énobarbus, ne pouvant supporter la honte de sa perfidie, se donne la mort, après avoir fait une invocation mélancolique à la nuit. SCÈNE DIXIÈME. Entre les deux camps. Antoine range ses troupes pour combattre sur terre, pendant que la flotte livre un combat naval. Mais |