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MON CHER PÈRE,

Laisse-moi placer ton nom en tête de ce Livre, le premier fruit des études que je doive à ton amitié et à tes conseils. A défaut de succès, je te fais hommage du bonheur qu'elles m'ont procuré; et cet hommage-là n'est pas le moins doux pour un cœur comme le tien.

Ton fils reconnaissant et ton ami,

PAUL DUPORT.

SUR LE

JUBILÉ DE SHAKSPEARE,

REPRÉSENTÉ AU BAS DE SON PORTRAIT.

Un prêtre protestant ayant acheté, en 1769, la maison que Shakspeare avait habitée à Stratford, sa ville natale, fit abattre un mûrier qui passait pour avoir été planté des mains du poëte. Les habitants de la ville, indignés de ce sacrilége, et poussant jusqu'à la reur leur fanatisme pour la mémoire d'un tel compatriote, s'attrouperent en tumulte, et chassèrent de leur ville le prêtre profanateur. Avec le bois du mûrier se fabriqua tout à coup une énorme quantité d'éventails, de tabatières, d'écritoires; quelques incrédules ont même prétendu que, quand la précieuse matière vint à manquer, le zèle des ouvriers ne s'arrêta pas, et continua à multiplier les objets de la vénération publique avec tout autre bois, qui n'était sanctifié que par l'intention.

La corporation de Stratford s'était empressée d'envoyer, dans une de ces boîtes, des lettres de bourgeoisie au célèbre Garrick, dont elle fit même placer le buste dans l'hôtel de ville, à côté de celui de Shakspeare. Flatté d'un tel hommage, Garrick, pour en témoigner sa reconnaissance, imagina le JUBILÉ DE SHAKSPEARE, c'est-à-dire, une fête en l'honneur du poëte; elle eut lieu dans les premiers jours de septembre, 1769.

Sur les bords de la rivière de l'Avon, fut élevé et décoré à grands frais un magnifique amphithéâtre. Tous

T. I.

A

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