Imagini ale paginilor
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Le palais du Vatican, ainsi que ceux de la plupart des souverains, est composé de plusieurs parties construites et décorées à des époques différentes. Parmi les artistes qui furent chargés d'embellir ce palais, Raphaël peut être regardé comme le principal, tant à cause du nombre de ses peintures qu'à cause de leur variété et de leur richesse.

Il fit dans trois salles de grandes compositions historiques ou allégoriques dont le mérite est bien connu, il en décora aussi les voûtes et dans une construction à trois étages, dite les Loges, il peignit des ornemens arabesques tout-à-fait remarquables par leur élégance, leur richesse et la variété de leurs couleurs.

Ces ornemens faits à l'imitation de ceux qui venaient d'être découverts dans les bains de Titus et dans ceux de Livie, furent composés et dessinés par Raphaël ; quant à l'exécution à fresque, elle est de Jean de Udine et de quelques-uns de ses condisciples habitués à travailler en commun d'après les idées de leur maître.L'épaisseur des piliers, ainsi que la surface des trumeaux et la partie correspondante sur le mur du fond, sont couverts par ces élégantes peintures; la voûte de chaque travée offre quatre tableaux, dans lesquels cet habile maître a représenté plusieurs sujets de l'histoire sainte, depuis les premiers temps de la Genėse, jusqu'à la Cène de JésusChrist avec ses apôtres. Les figures ont deux pieds de proportion, et les tableaux environ six pieds sur quatre.

C'est dans les premières de ces compositions, que l'on peut trouver des motifs pour juger le talent de Raphael comparalivement à celui de Michel-Ange, car ce ne peut être sans intention que le jeune peintre romain ait représenté des sujets déjà traités par le vieil artiste florentin. Mais il n'est pas né

cessaire de croire qu'il l'ait fait par un motif de jalousie, et pour se montrer supérieur à son devancier. Cependant on ne peut se dissimuler qu'il ait fait preuve d'un génie sublime lorsqu'il a peint Dieu débrouillant le chaos, puis créant la lumière, et plaçant dans le ciel les deux astres qui éclairent la terre; ainsi que le moment où il donne à Adam une femme tirée de lui, et qui doit toujours rester la moitié de lui-même. Plusieurs de ces figures sont d'une pose admirable, celle de Dieu débrouillant le chaos a quelque chose de grandiose qui rend muet de stupéfaction, et frappe tellement l'imagination que l'on pourrait croire cette figure aussi immense que le monde.

Cette suite de 52 tableaux a souvent été désignée sous la dénomination de Bible de Raphaël, elle a été publiée en 1607; par Sixte Badolochi et Jean Lanfranc, en 1638 par Nicolas Chapron. Montagnani en fit faire une suite par divers graveurs et la publia à Rome en 1790. Enfin M. de Meulemester, habile graveur, élève de Bervic, a passé douze années à Rome, pour faire avec tout le soin possible et une grande dépense des dessins exacts qu'il a ensuite gravés lui-même avec un talent remarquable. Trois livraisons seulement de cette dernière publication ont paru jusqu'à présent; espérons que les encouragemens que l'auteur recevra des amis et des protecteurs des arts lui donneront la possibilité de surmonter les obstacles que les révolutions de France et de Belgique sont venus apporter à toutes les publications d'ouvrages sur les arts et les sciences.

Nota. Nous n'avons dû extraire de la Bible que ce qui se rapporte aux compositions de Raphaël, sans chercher à conserver une histoire suivie.

The palace of the Vatican, like that of most sovereigns is composed of several parts constructed and decorated at diffe rent periods. Amongst the artists who were ordered to embellish it, Raphael may be considered as the principal, as well for the number of his paintings, as for their variety

and richness.

In three of the rooms he executed large historical or allegorical subjects, the merit of which is well known; he also adorned the arched roofs in the same manner; and in a building of three stories in heigth, called (Les Loges) he also painted fancy ornaments in fresco altogether remarkable for their elegance, their richness, and for the variety of their colours.

These ornaments done in imitation of those which were just discovered in the baths of Titus, and of Livy, were composed and drawn by Raphael; the execution in fresco, is by Jean de Udine, and some of his fellow students, accustomed to work after the style of their master. The pillars also, and surface of the Pier Glasses, as well as the corresponding part on the wall at the bottom, are covered with these elegant paintings; the vault of each arch presents four subjects, in which this great master has represented many scenes from sacred history, from the book of Genesis, down to the last supper of our Saviour with his Apostles. The figures are two feet high, and the pictures about 6 faet 4 inches, by 4 feet 3 inches.

It is in the first of these compositions that we have an opportunity of judging of the talent of Raphael, as compared with that of Machael Angelo, for it could not be other than intentionally that the young Roman painter represented subjects already selected by the old Florentine artist. There

is no reason however to suppose that he did it from a motive of jealousy, and to shew himself superior to his predecessor. We must however allow, that he has given a proof of a sublime genius when he represensed the Deity clearing away Chaos, then creating light, and placing in the Heavens the two planets which illumine the earth, as well as, the moment in which Adam in presented with a wife formed from himself, and who is ever to remain his own half. Most of these figures are admirably conceived, that of God dispersing Chaos has something about it so unutterably grand, as to render the beholder dumb with awe, and strikes the imagination so forcibly, that one may imagine this figure as large as the word itself.

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This collection of 52 paintings has often been designated the « Bible of Raphael, it was published, in 1607, by Sixte Badolochi and Jean Lanfranc, and in 1638 by Nicolas Chapron. Montagnari engaged different engravers to make a continuation of it, and published the same at Rome, in 1790. At length M. de Meulemester, an eminent engraver (pupil of Bervic) passed twelve years in Rome in making with all the care possible, and at a great expense, very exact drawing, which he afterwards engraved himself, with remarkable accuracy. Three numbers only have as yet appeared, but we must hope, that the encouragement which he will receive from the friends and protectors of the arts, will enable him to surmount the obstacles which the revolutions of France and Belgium have produced in the publication of all works on the arts and sciences.

N. B. We should only make extracts from the holy scriptures of such parts as relate to the compositions of Raphael, without paying attention to the continuity of any `certain history.

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