Alexandre d'Abonotichos: un épisode de l'histoire du paganisme au IIe siècle de notre ère

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F. Hayez, imprimeur, 1887 - 54 pagini

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Pagina 33 - En résumé, le culte établi par Alexandre n'a qu'une ressemblance éloignée avec celui d'Esculape : Glycon est un dieu à Abonotichos, tandis que dans les autres Asclépiéons le serpent n'a qu'un rôle accessoire. Alexandre n'est pas simplement, comme les autres prêtres grecs , l'intermédiaire entre la divinité et les hommes : il est lui-même une sorte de dieu et on lui rend un culte. La manière dont on le consulte diffère de celle usitée dans les temples...
Pagina 41 - Jul. qu'il s'agit d'un haut personnage, dont il suffisait de citer le nom pour le faire connaître de tous. Il n'ya rien de bien étrange à ce qu'un sceptique, qui riait des oracles, ait rempli les fonctions de grand-prêtre d'Auguste et de Home, étant donné le caractère avant tout politique de ce culte. « On ne se fit pas scrupule de nommer César grand pontife quoiqu'il ne crût guère aux dieux, et Cicéron augure, quoiqu'il se moquât de la divination » <. La querelle entre le prophète...
Pagina 28 - ... en audace tout ce qui s'était vu jusque-là en fait de prédictions miraculeuses. Plus tard, lorsque la foule des consultants devint telle que ses journées ne suffisaient plus à satisfaire à leurs questions, Alexandre imagina une troisième espèce de divination. Il prenait, nous dit Lucien 2, les lettres où se trouvaient les questions, dormait couché sur elles et répondait suivant les paroles qu'il prétendait avoir entendues en songe de la bouche du dieu. C'est, comme on le voit, le...
Pagina 38 - Il est probable que ces inscriptions furent consacrées pendant la grande guerre contre les Marcomans, lors du gouvernement de Rutilianus en Mésie, par des soldats appelés de l'Orient, sur le Danube — quoiqu'il soit impossible de déterminer à quelle légion ils appartenaient. On a dit, il est vrai, que l'Orient n'était pas à ce moment assez complètement pacifié pour qu'on pût affaiblir ses garnisons *. Sans doute il eût été dangereux 1 CIL Ill, 1022.
Pagina 12 - De basse extraction et profondément corrompu, mais d'une beauté remarquable 2, il commença par se livrer à des débauches sans nom 3. H s'attacha entre autres amants à un vieillard de Tyane, ami du fameux Apollonius, qui lui avait appris, dit Lucien « toute sa tragédie » *. Cet homme était un de ces magiciens ambulants, marchands de philtres et de drogues, qui s'en allaient de ville en ville, spéculant sur la crédulité et sur les passions de la foule, el dont l'industrie florissait surtout...
Pagina 51 - ... Lucien à cette époque? On a pu établir * que Lucien séjourna de 162 à 163 à Antioche. En 163, il quitta la Syrie et se rendit par mer en Troade. 11 se trouvait en Grèce à la fin de 164. Enfin, en 169 il revint en Grèce pour assister aux jeux olympiques, où il vit le suicide de Pérégrinus. Il me paraît infiniment probable, d'après les dates et les faits déterminés plus haut, 1° que c'est à la fin de 163, lors de son voyage de Syrie en Troade, que le sophiste poussa jusqu'à Abonotichos...
Pagina 10 - ... C'est une œuvre de combat qui ne veut que dévoiler au public une imposture et lui faire honte de sa crédulité. Elle se préoccupe peu de savoir qu'elle était la nature du culte établi par Alexandre, quelles furent la destinée et l'influence de son oracle. Il ne sera pas inutile de considérer à ces points de vue l'histoire du faux prophète, et de la compléter à l'aide des quelques autres renseignements qui nous sont parvenus sur lui-même et sur son temple. Je diviserai ce travail...
Pagina 21 - PARTIE. S'il est un t'ait que l'on a souvent rappelé dans l'histoire du paganisme, c'est la décadence générale des oracles au premier siècle de notre ère. Le scepticisme des classes dominantes, celles qui envoyaient surtout consulter, n'est pas la cause unique de ce discrédit; il s'explique encore par l'influence romaine. Rome avait d'autres modes de divination qui, par suite de la conquête, se substituèrent en partie aux oracles helléniques '. Mais les anciennes croyances se relevèrent...
Pagina 31 - . 11 envoyait à l'étranger des émissaires qui racontaient les miracles du nouveau dieu et propageaient au loin sa renommée. Dans son temple, il entretenait tout un personnel d'aides et de serviteurs2, de secrétaires, de rédacteurs et de conservateurs d'oracles, d'exégètes, chargés d'interpréter les prédictions obscures. Il montrait avec ostentation les questions qu'on lui avait posées et les réponses qu'il y avait faites, et se vantait de ce que toutes ses prédictions s'étaient réalisées....
Pagina 26 - On comprend combien ces représentations offraient de danger. 11 eut suftî d'un accident pour découvrir toute la fraude. C'est donc par prudence qu'Alexandre se substitua dans ces adorations au serpent qu'il ne pouvait faire voir souvent sans courir les plus grands risques. Le temple d'Abonotichos se distingue encore des autres Asclépiéons par la manière dont on y rendait les oracles. La seule forme de divination usitée ailleurs est celle que l'on désigne sous le nom d'incubation *. Le malade...